Atlas et carnets de voyages

Nicolas Sanson. Atlas nouveau contenant toutes les parties du monde. Paris : Hubert Jaillot, 1696. Détail de l’île de Californie.

Traditionnellement bien représentées dans les bibliothèques, les collections de géographie invitent à un véritable voyage dans le temps et l’espace.

Les documents conservés dans le Fonds Histoire des imprimés sont d’une grande variété : théorie et philosophie de la géographie, géographie historique, physique, régionale côtoient un fonds de récits de voyage et d’exploration (de manuscrits inédits aussi bien que d’imprimés), des guides touristiques et des cartes.

 

La cartographie moderne naît vers 1530 dans la lignée de la redécouverte des auteurs grecs antiques, premiers fondateurs de la cartographie. La Bibliothèque conserve une édition de 1540 de la Géographie de Ptolémée, géographe grec qui met en place le système de mesure en latitude et longitude, la Cosmographie d’André Thévet (1575) et le premier atlas moderne, le Théâtre de l’univers d’Abraham Ortelius (1598). Le terme d’atlas, livre de géographie universelle qui contient les cartes du monde, devient un terme générique à partir de la publication de l’Atlas de Mercator dont la bibliothèque d’Angers conserve une édition de 1623.

 

La compilation de l’Atlas nouveau de Nicolas Sanson par Hubert Jaillot, colorié au pochoir, est un fleuron du grand siècle de la cartographie (illustration ci-dessus). Il reprend des cartes élaborées au siècle précédent, les enrichit de plans de détails des différentes villes et de leurs fortifications, et masque la méconnaissance de certaines régions par la représentation de personnages, de scènes anecdotiques sur les richesses ou les animaux qu’on trouve dans ces contrées lointaines.

 

Victor Pavie, Croquis de voyage en Amérique, en Egypte et en Inde, 1829-1840. Rés. Ms. 2118

L’essor du voyage touristique, du grand tour européen des artistes et étudiants, et la valorisation du patrimoine régionaliste par les érudits locaux au XIXe siècle donne lieu à de nombreuses descriptions d’itinéraires et de séjours. Deux ensembles exceptionnels de carnets de voyages nous sont parvenus.

Théodore Pavie (1811-1896) voyage au Canada, aux Etats-Unis, en Amérique du Sud et séjourne pendant dix-huit mois aux Indes. Entre 1829 et 1840 il rapporte de chaque nouvelle expédition des notes et des carnets de dessins. Il rassemble également des manuscrits et apprend des langues et dialectes. La bibliothèque a retrouvé fortuitement quatre de ces carnets de voyages dans une caisse en 2007 (Rés. Ms. 2115 à 2118 - sept autres carnets sont en mains privées). Ils avaient été acquis par Jeanne Varangot, conservatrice de la bibliothèque, à l’aube de la seconde guerre mondiale. Cependant, en raison de la mise à l’abri et du dépôt des collections durant la guerre les carnets avaient peu à peu été oubliés.

 

Ce sont vingt et un carnets des voyages de Prosper Barbot (1798-1877) qui nous sont parvenus (Rés. Ms. 2019). Cet artiste angevin, proche de Corot, offre à lire et à voir chacun de ses séjours en Italie, en Suisse ou en Hollande mais il croque également les lieux de sa vie parisienne et les paysages de l'Anjou.

 

Prosper Barbot, Croquis de voyages en France 1833-1855, Rés. Ms. 2019 (17)