Les correspondances

Lettre de Barere de Vieuzac adressée à David d’Angers, Rés. Ms. 1949

Les premiers fonds de correspondance conservés à la Bibliothèque sont issus des collections d’autographes que François Grille, conservateur de 1838 à 1848 après vingt-trois ans de service à la Division des Beaux-Arts du Ministère de l’Intérieur, constituait selon la mode du temps.

 

Une première collection de plus de 4000 lettres d’environ 1500 signataires est ainsi rassemblée.

 

A côté de quelques lettres isolées de personnalités célèbres du XVIIIe siècle se trouvent des ensembles plus significatifs provenant de contemporains de François Grille, hommes politiques, hommes de lettres, artistes, éditeurs, érudits.

 

Malgré le caractère très disparate de ce premier fonds, les pièces qui le constituent sont souvent de qualité et présentent un réel intérêt historique, bien supérieur au caractère factice, commémoratif ou mondain d’un simple recueil de signatures prestigieuses. Parmi ces ensembles, se distinguent quelques centaines de lettres de Pierre Poivre (1719-1786), intendant des îles de France et Bourbon, et de son collaborateur Jean-Nicolas Céré traitant principalement de l’acclimatation de nouvelles plantes, notamment les "épiceries fines" (muscade et gérofle) sur les actuelles îles Maurice et de la Réunion.

 

L’élan donné par François Grille s’est parfaitement prolongé. La Bibliothèque n’a cessé de s’enrichir, par don ou par achat, de très importantes correspondances angevines du XIXe et du début du XXe siècle. Plus de 600 lettres des botanistes angevins Desvaux, Guépin, Merlet de la Boulaye ont ainsi rejoint celles d’érudits comme Joseph Denais (53 cartons) ou d’artistes comme le peintre Pierre Delaunay (1870-1915) ou le compositeur Jean Huré. Quelques écrits plus politiques sont présents à travers la centaine de lettres adressées par des saint-simoniens au dessinateur Peter Hawke. Des collections de correspondance, d’esquisses et de notes d’artistes angevins, comme ceux de Prosper Barbot (1798-1878), ami de Corot (n° 2) se sont également développées dans la continuité de l’élan donné par Grille.

 

Par des dons successifs à partir des dernières années du XIXe siècle, les enfants de David d’Angers ont permis à la Bibliothèque de créer un fonds très important de correspondance artistique, familiale, amicale et politique du sculpteur.

 

Cette collection qui n’a jamais cessé de s’enrichir, rassemble aujourd’hui plus de 800 lettres reçues par David d’Angers, et plus de 200 de sa main, et constitue, avec quelques-uns de ses carnets et les brouillons de ses articles ou discours, le fonds d’archives le plus important sur l’artiste.

 

Soixante-deux lettres de David d’Angers sont entrées en 2003 à la Bibliothèque au milieu des 610 lettres de la correspondance reçue par l’imprimeur angevin Victor Pavie. Ce nouveau fonds qui mêle, à l’image de tous les autres, de prestigieux correspondants comme Victor Hugo (ci-dessous), et des personnalités plus oubliées, reflète toute la diversité de la vie culturelle et sociale de personnalités angevines du XIXe siècle.

 

Le XXe siècle n’est pas totalement absent de ces fonds, mais il est pour l’instant encore limité à quelques lettres éparses sans faire apparaître de grands ensembles scientifiquement cohérents.

 

Victor Hugo. Lettre à David d’Angers. 20 mars 1835. Rés. Ms. 1949