Il ya 150 ans : la Commune de Paris (18 mars - 28 mai 1871)
Focus sur quelques pièces rares du temps de la Commune collectionnées par le journaliste bonapartiste Camille de Virmond.
L'été dernier, nous vous faisions découvrir les richesses du fonds Camille de Virmond légué en 1895 à la bibliothèque municipale. Une très belle collection oubliée de pr'un mètre linéaire de journaux, affiches, caricatures et pamphlets sur la chute du Second Empire, le siège de Paris par les Prussiens et la Commune de Paris était remise à disposition du public.
A l'occasion des 150 ans des événements insurrectionnels de la Commune, nous vous présentons quelques unes des pièces rassemblées par Camille de Virmond. Cet ancien journaliste (agent de Napoléon III en Belgique en 1865-1870, démasqué par le journaliste proudhonien Odilon Delimal), collecte en 1871 des journaux, caricatures et pamphlets indifféremment hostiles au gouvernement de Versailles et aux Communards.
Souvenirs de la Commune, planche de titre et pl. 11
Camille de Virmond a récupéré plusieurs fascicules de journaux politiques de la période de la Commune, dont certains sont particulièrement rares comme les six numéros de La Carmagnole (février-avril 1871à, la collection complète du Bonhomme Franklin ou Le Drapeau rouge, qui ne pouvaient jusqu'à présent se consulter qu'à Paris, à la BnF, à la Fondation Thiers ou à l'Institut de France.
Parmi les importantes séries de caricatures rassemblées, celle anti-communarde intitulée Souvenirs de la Commune par Léonce Schérer montre le déboulonnage de la Colonne Vendôme, un épisode qui s'est conclu par l'exil du peintre Gustave Courbet en Suisse au bord du lac Léman. Dès la proclamation de la République le 4 septembre 1870, la colonne Vendôme est attaquée comme symbole de l'Empire. Courbet émet le souhait de voir déboulonnée la colonne dans le Bulletin officiel de la municipalité de Paris. Lorsque la colonne est détruite le 8 mai 1871 après un vote par la Commune, le peintre est alors tenu pour responsable.
Notons par ailleurs que la légende de la caricature- L'homme qui était un jour appelé a démolir la Colonne devait commencer par êtrer casseur de pierres - renvoie au tableau Les casseurs de pierre que Courbet expose au Salon de 1850 et qui incarne avec Un enterrement à Ornans les fondations de la peinture réaliste. Emile Zola écrit à ce sujet : « Les Casseurs de pierres (…) crient par leurs haillons vengeance contre l’art et la société. » (« Mes Haines, Causeries littéraires et artistiques », Le Salut public, 1865).
Autre album anti-communard publié en planches : L'agonie de la Commune par Marcilly. L'iconographie offerte par cette illustration est celle d'un cirque ridicule avec en arrière-fond quelques barricades et explosifs. Le communard est un garde débraillé, porté sur la bouteille et assoifé de sang. Les femmes y sont soit débauchées soit pétroleuses désireuses de brûler Paris. Victor Hugo y est caricaturé avec, tatoué sur le front, les Misérables et une araignée au plafond figurée au premier degré. C'est la réponse à son soutien aux communards. Souvenirs de la Commune, planche de titre
Sélection de pièces exposées :
1. Journaux de la Commune :
001084 (4.2)
001084 (4.1)
001084 (4.1)
001084 (4.4)
001084 (4.1)
2. La Commune de Paris : plan-souvenir de la grande révolution administrative de 1871
[Paris], an 79 de la République [1871]
001084 (4.2)
3. MARCILLY, G. de. – Agonie de la Commune : [album de caricatures]
Paris : chez Déforêt & César, avril 1871
001084 (3.2)
4. SCHERER, Léonce. – Souvenirs de la Commune : [album de caricatures]
Paris : chez Deforet & César, 1871
001084 (3.2)