Julius Baltazar : un Rimbaud déguisé en cosmonaute
Le 03/07/2019 à 16h52 par Susana Pereira Tavares
Résumé

Julius Baltazar, peintre et graveur, a reçu son nom d’artiste de Salvador Dalí en 1967. Cinquante ans plus tard, il a donné à la Bibliothèque municipale d’Angers plus de 200 de ses livres d’artistes, son oeuvre gravé et de nombreuses archives. Venez les découvrir durant tout l'été à la médiathèque Toussaint.

Julius Baltazar a reçu son nom d’artiste à 18 ans, en 1967, de Salvador Dalí alors que celui-ci l’initiait à la gravure. Une œuvre considérable a suivi cet adoubement surréaliste sous le patronage du conquérant des Gaules et du troisième roi-mage.


Angers rend hommage à Julius Baltazar, au seuil de ses 70 ans, 25 ans aussi après sa spectaculaire décoration des Champs-Élysées le 26 août 1994 pour célébrer la Libération de Paris et de la France.
Avec la libéralité d’un presque roi, Julius a offert à la bibliothèque d’Angers plus de 250 de ses livres d’artistes, son œuvre gravé de plus de 380 feuilles, mais aussi plus de 80 placards ou tableaux-poèmes peints et calligraphiés sur papier ainsi que de nombreuses archives. Le cortège des artistes qui ont partagé les pages de ses livres l’accompagne, Benrath, Cardenas, Cortot, Debré, Dorny, Marfaing, Peverelli, Laubiès, Topor, Ubac et André Villers. Les 60 poètes qui ont écrit sur ses œuvres offrent un véritable panorama de la poésie francophone contemporaine : Fernando Arrabal, Michel Butor, Philippe Delaveau, Michel Déon, Régine Detambel, Guy Goffette, Guillevic, Vénus Khoury-Ghata, Luis Mizón, Gaston Puel, Lionel Ray, James Sacré, Salah Stétié, Kenneth White.

 


Impérial, Julius est toujours à l’initiative dans ses livres manuscrits ou imprimés, peints ou gravés. Il fabrique lui-même ses livres peints qu’il confie aux poètes pour qu’ils y calligraphient leurs œuvres. Il veille activement à la maquette et à la mise en page de ses livres imprimés toujours soigneusement composés à la main avec des caractères de plomb. Julius Baltazar n’illustre jamais. Ce sont les poètes qui se glissent dans ses œuvres comme dans un décor de théâtre.


Tel un mage, Baltazar scrute des paysages empreints de signes mystérieux, d’éclairs, de striures, de comètes, de soleils noirs ou de percées de lumière, noyés dans de foisonnantes couleurs ou d’insondables profondeurs nocturnes. Il donne à voir de nouveaux mondes à peine séparés des eaux dans la lumière aveuglante du tohu-bohu originel ou d’un lendemain d’apocalypse. L’effacement de la lisibilité, la perte du sens et de la puissance du signe est au cœur de la quête de Julius Baltazar et de son besoin impérieux de poésie. L’usage que fait Baltazar de signes indéchiffrables invite les poètes à s’interroger sur la puissance du verbe, sur le sens de leur propre parole. Michel Déon avait parfaitement percé le mystère de cette œuvre quand il avait situé Julius Baltazar dans la filiation d’un Rimbaud en quête de nouveaux cieux.

 


 

 

 

Exposition du 28 juin au 25 septembre 2019 - médiathèque Toussaint
Visites guidées : 29 juin, 13 juillet, 27 juillet, 24 août, 14-15 septembre, 21 septembre à 15h30

Pour les groupes : sur demande au 02 41 24 25 50

 

Le catalogue rassemblant l'ensemble des livres et gravures conservés à Angers dans le cadre de cette donation est en vente à la Médiathèque Toussaint.

50 exemplaires de tête sont enrichis d’une peinture signée de Julius Baltazar sur un papier vieil Auvergne réalisée en mai 2019 et rehaussée d’une citation d’Antonio Saura composée à la main par François Huin, maître typographe.

 

Exemplaire ordinaire : 45 €
Exemplaire de tête : 250 €

 

 

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