Correspondance adressée par Maurice Fourré à André Rolland de Renéville , Fourré, Maurice (1876-1959) [Auteur] , 13 déc. 1950 - 07 juin 1951 ,

Rés. Ms. 3425

  • Titre : Correspondance adressée par Maurice Fourré à André Rolland de Renéville
  • Date :

    13 déc. 1950 - 07 juin 1951

  • Langue : Français

  • Description :

    Importance matérielle : 11 pièces

    Forme du contenu : Manuscrit

  • Contient :

    10 lettres et une carte postale autographes signées, écrites pour la plupart d'Angers, 23 quai Gambetta.

    Enveloppes conservées.

    - 13 décembre 1950 : il pensait venir à Paris pour la réunion Gallimard et rencontrer son correspondant.. "[...] Je ne fais que de rentrer de Nantes où j'avais dû aller pour une réunion de conférence relative au surréalisme, à la poésie, à André Breton dont le souvenir et le prestige sont très vivants à Nantes, et à mon ouvrage aussi. [...] Je suis un « artisan » et qui croit que le métier, simple et inflexible, dévot, imperturbable, poussé aux puretés de ses dernières limites, doit être le compagnon discret, jamais abandonné, l'imperturbable et ascétique assistant, le suiveur docile et brave de tous les libres délitements de l'impondérable inspiration poétique [...]".
    - 26 décembre 1950 : "Je vous remercie vivement de votre lettre et du bienveillant intérêt dont madame de Renéville et vous-même honorez "La Nuit du Rose Hôtel ». Je n'ai rien oublié de votre accueil, ni de vos encouragements lorsque l'année dernière le « vieux débutant » ouvrier souriant et troublé des mots, vous en présenta quelques chapitres [...]".
    - 29 janvier 1951 : [...] Je ne suis plus très jeune ; et bousculé par une vie nouvelle, je ne sais plus si c'est le rêve et le labeur qui me retiennent ou si l'appel m'entraine à regarder tant de choses inattendues. [...] En vérité, ce sont les mots qui sont tout : en eux se conjugue tout l'être, toute l'intention la plus profonde. [...] Si j'osais peut-être je dirais : les mots sont moi-même, ou plutôt la Parole qui est ma pensée, mon être, le souffle de ma vie, l'âme impalpable de mon souffle, qui vit pour moi, par moi et m'échappe pour vivre mieux en m'abandonnant [...]".
    - 18 février 1951 : "[...] Je viens tard vous remercier [...] du bel article de présentation du « Rose-Hôtel ». [...] Je vous jure que vous comblez en moi le rêve d'un Ambassadeur errant du songe et de l'aventure imaginaire, en offrant ainsi aux réalités de ma pensée ce signal éclairant mon ouvrage de l'autorité de votre nom et qui va partir en des points inattendus du monde où circulait le commanditaire du Rose-Hôtel, parmi l'invisible et mouvant réseau des latitudes et des longitudes [...]. Ma vie aura été mêlée de la fluide arabesque de l'aventure, homme d'un pays mouillé. Insolite aussi, mon livre, de « posthume » familiarité, semble partir et vivre plus tôt qu'il n'était attendu - près de moi. Je vous devrai une part précieuse de cette respiration, qui m'est, à moi, accordée près de lui [...]".
    - 2 mai 1951 : "J'ai été tout heureux de recevoir le numéro du 4 mars d'un journal marocain "La Dépêche marocaine" publiant votre bel article sur "La Nuit du Rose-Hôtel". Je vous exprime ma profonde reconnaissance. À l'âge où je connais l'imprévu singulier de ma tardive aventure littéraire, un si haut geste de bienveillance envers moi et d'accueil pour un ouvrage lentement élaboré parmi les réfractions et les appels en retour de tant de disparus d'une vie qui s'écoule, me touche plus que je ne saurais dire[...]".
    - Le Pouliguen, 7 juin 1951 : "Venu dans la presqu'île guérandaise pour me reposer un peu et faire retraite avant l'apothéose de mes 75 puériles chandelles d'anniversaire, je suis heureux, en mon apaisement bienfaisant, de vous adresser mon amical souvenir. J'ai continué de recevoir des coupures de votre bel article : après celui de Tanger, un de Rabat, sans aucune coupure, avec une très bonne présentation et en beaux caractères [...]".
    - 20 juin 1951 : Il a lu avec le plus vif intérêt les études publiées dans le numéro que le Mercure de France a consacré à Gérard de Nerval. "[...] Vous y êtes mentionné plusieurs fois et votre pensée mise en avant. [...] Je sais bien tout ce que je dois, à la suite de si constantes et laborieuses familiarités, à l'influence de Nerval et que, sauf chez Breton, vous-même et Colette Audry, je ne pense pas avoir bien vu mis en avant. [...] Je me remets à travailler. Toutes méditations préalables allant à leur fin, j'écrirai une espèce d'autobiographie du narrateur marque du Rose Hôtel, j'entends très « libre » et maniée suivant mon jeu coutumier ; les petits poèmes s'y intègreraient, à leur guise - suivant le conseil que vous m'avez donné [...]".

  • Provenance/ Historique :

    Achat par la Bibliothèque municipale en vente publique chez Binoche et Giquello (13 mai 2022, lot 201).

    Propriété de la Ville d'Angers.

  • Informations complémentaires :

    Maurice Fourré est l'auteur, entre autres, de La Nuit du Rose-Hôtel , préfacé par André Breton, en 1950. Rolland de Renéville fut l'un de ses premiers lecteurs, sur manuscrit, avec Julien Gracq, Jean Paulhan...

  • Statut :

    NC Exclu du prêt

  • Cote :

    Rés. Ms. 3425

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