Trésor du mois : florilège de la donation Léveilley
Le 10/07/2024 à 17h19 par Sophie Renaudin
Résumé

En octobre 2023, la ville d’Angers a bénéficié d’une donation exceptionnelle de 324 pièces provenant de la collection de Jean-Pierre et Liliane Léveilley. Principalement destinée aux musées, qui en exposent les fleurons jusqu’au 5 janvier 2025, la donation a également abondé les collections de la bibliothèque municipale à travers 58 pièces. Autant que le parcours des donateurs, d’Alger à Angers, ces pièces très diverses reflètent l’encyclopédisme de leurs intérêts.

D’Alger à Angers, portrait d’un collectionneur

 

Issu d’une famille bordelaise de fabricants et de négociants de meubles, Jean-Pierre Léveilley naît en 1936 à Alger où son père Charles et son oncle Albert dirigent une succursale fondée en 1880, rue de Constantine. Étudiant aux Beaux-Arts d’Alger de 1955 à 1957, Jean-Pierre Léveilley couple cette formation artistique à un double apprentissage : le travail dans l’entreprise commerciale familiale et l’initiation à la démarche de collectionneur auprès de son oncle amateur d’art. Contraint de quitter l’Algérie, où il a rencontré son épouse Liliane, il s’installe en 1965 à Angers et ouvre une boutique d’antiquaire au 41 rue Toussaint, alors artère majeure du commerce de l’art. Cette activité, qu’il exerce avec générosité et un véritable talent de pédagogue jusqu’en 2004, est l’occasion pour Jean-Pierre Léveilley de nouer de solides amitiés, notamment avec plusieurs conservateurs de la ville d’Angers. Aux plus proches, il dévoile dans sa maison de Loire-Authion une collection personnelle foisonnante couvrant tous les domaines et tous les siècles, reflet fidèle de sa curiosité encyclopédique. Mû par le désir de partage plutôt que celui de la possession, Jean-Pierre Léveilley choisit en 2023 de donner à la ville d’Angers, en son nom et celui de sa défunte épouse, une partie notable de sa collection. Comme l’écrit son ami Jean-Pierre Arnaud : « Un véritable collectionneur a toujours une conscience claire de n’être qu’un dépositaire passager. »

 

Jean-Pierre et Liliane Léveilley dans leur boutique d'antiquaire, rue Toussaint © Musées d’Angers, David Riou

 

Les pièces destinées à la bibliothèque municipale permettent de mesurer concrètement l’amplitude de ses intérêts : aquarelles de Roger Jusserand, manuscrit inédit de La Révellière-Lépeaux, sceaux anciens, chartes enluminées, gravures de la Renaissance allemande, albums de photographies du Maghreb, manuscrits arabes, mémorial du comte de Chambord ou encore archives de personnalités locales. Le présent billet en présente un florilège succinct.

 

Un manuscrit retrouvé de La Révellière-Lépeaux

 

 

La donation a fait ressurgir une œuvre perdue depuis près de 180 ans, l’Essai sur le département de la Vendée, ou apperçus sur la topographie de ce département, sur son histoire naturelle, son histoire politique, les mœurs, le caractère, les habitudes, le langage des habitants, leur agriculture, leur industrie, leur commerce écrit par Louis-Marie La Révellière-Lépeaux. Cet ancien député du Tiers-Etat pour la sénéchaussée d’Anjou en 1789 fut, au sommet de sa gloire, l’un des cinq membres du Directoire, de 1795 à 1799. Ses Mémoires publiés tardivement évoquent à deux reprises ce traité et son importante documentation préparatoire. L’ancien élu raconte qu’alors qu’il siégeait dans le nouvel Institut de France, il eut l’occasion de lire en séance « un Essai sur la Vendée, telle qu'elle était, sous tous les rapports, avant la guerre civile ». Dans la préface aux Mémoires, son fils Ossian déplore avoir fait vers 1847 « une perte que je ne puis trop regretter, et que j'ai faite (...) sans qu'il m'ait été possible de savoir de quelle façon et même à quelle époque précise elle eut lieu (…). À cela se joignaient des manuscrits de lui, achevés ou inachevés. Parmi les premiers était un Essai historique et statistique sur la Vendée, dont une portion, relative au patois vendéen, fut insérée en 1809 dans les Mémoires de l’Académie celtique (…) et rééditée en 1868 (...) par M. Dugast-Matifeux ».

La singularité de cet Essai réside avant tout dans la lecture résolument positive que fait La Révellière des caractéristiques géographiques, économiques et sociales de la Vendée. A l’inverse de l’analyse pessimiste livrée par Berthre de Bourniseaux dans son Précis historique de la guerre civile de la Vendée en 1802, La Révellière refuse tout déterminisme structurel dans l’origine des guerres de Vendée et puise la certitude du prompt redressement de la région précisément dans ses ressources industrielles et agricoles, comme dans le caractère et les mœurs de ses habitants.

 

 

Louis-Marie la Révellière-Lépeaux, Essai sur la Vendée [...], 1800-1803, p. II. Bibliothèque municipale d'Angers, Ms. Rés. 3725

 

Son portrait ethnographique des Vendéens, dont il développe de nombreux aspects, des instruments de musique aux marques de galanterie en passant par le patois, en fait le chantre d’une région « presque partout romantique » où « vous êtes comme abîmé dans une solitude absolue » et où « de chimériques illusions prennent la place de la réalité dans une imagination errante au sein d’une région phantastique ». Il poursuit : « Tout en un mot contribue à nourrir dans ces contrées cette sorte de mélancolie, source des affections fortes et durables, qui donne au caractère une trempe vigoureuse, et qui, par un heureux accord du sentiment et de l’énergie, imprime à l’âme l’inébranlable fermeté qui ne cède qu’à la conviction et cette sensibilité touchante qui en tempère la rudesse et fait le charme de la vie ». L’affection pour son pays natal tempère étonnamment l’obstination idéologique de l’ancien Révolutionnaire.

 

Louis-Marie la Révellière-Lépeaux, Essai sur la Vendée [...], 1800-1803, p. 110. Bibliothèque municipale d'Angers, Rés. Ms. 3725

 

Louis-Marie la Révellière-Lépeaux, Essai sur la Vendée [...], 1800-1803, p. 10 du Supplément. Bibliothèque municipale d'Angers, Rés. Ms. 3725

 

L’Essai offre une curiosité supplémentaire à travers son attention aux menhirs et dolmens. La Révellière en décrit plusieurs au fil de son histoire des cités du département, relève leurs substructions, leurs implantations et alignements, et dénonce leur destruction lors d’aménagement routiers. L’importante liasse de notes préparatoires à son Essai sur le département de la Vendée conserve de surcroît, parmi les rapports et les lettres collectées en guise de documentation, des descriptions plus détaillées de certaines de ces pierres levées. Le dolmen des Pierres Folles à Commequiers fait ainsi l’objet d’un relevé précis accompagné de deux plans légendés. L’archéologue angevin François Bellouard, dont la bibliothèque municipale conserve déjà plusieurs cahiers de relevés et dessins d’archéologie, réalise pour La Révellière en 1800 un lavis du menhir dit de la Beaunière à la sortie de Montaigu, sur la route de Clisson. Dans une lettre de 1802, Arnault de la Grossetière (1761-1835), maire d’Avrillé en Vendée, décrit huit mégalithes de sa commune et les fouilles réalisées à leurs pieds, tandis que Michel-Pierre Luminais (1752-1812), ancien député du Directoire, lui transmet le relevé d’un imposant dolmen découvert près de Beauvoir.

 

Louis-Marie la Révellière-Lépeaux, Essai sur la Vendée [...], 1800-1803. Dossier documentaire : Lavis du menhir dit de la Beaunière à la sortie de Montaigu, sur la route de Clisson, par François Bellouard. Bibliothèque municipale d'Angers, Rés. Ms. 3726

 

L’architecte Roger Jusserand en mission archéologique

 

Un deuxième ensemble notable de la donation Léveilley se compose de deux dessins à l’encre et cinq aquarelles réalisés par l’architecte angevin Roger Jusserand (1891-1964) au cours d’une mission archéologique en Syrie, en Palestine et au Liban, de février à mai 1922. Cet ensemble  documente un pan méconnu de l’activité de Jusserand avant son installation comme architecte « d’affaires  », au service de projets immobiliers privés, dont le plus célèbre reste la Maison bleue (1927). La mission archéologique à laquelle prend part Jusserand s’inscrit dans le cadre du mandat exercé depuis 1920 par la France en Syrie et au Liban sous le contrôle de la Société des Nations. Dès sa nomination à la tête du Haut-commissariat de la République française, le général Henri Gouraud (1867-1946) encourage en effet les recherches archéologiques et confie à Charles Virolleaud (1879-1968), chef du Service des antiquités et beaux-arts, l’exécution d’un programme de conduite de fouilles, de protection des monuments et de création de musées, à Beyrouth et à Damas. Alors qu’Eustache de Lorey (1875-1953) se consacre aux vestiges musulmans, Camille Enlart (1862-1927), directeur du Musée de sculpture comparée du Trocadéro, est mandaté à l’automne 1921 par le Haut-commissariat et l’Académie des inscriptions et des belles-lettres pour étudier l’architecture civile et religieuse des croisés, assisté à Jusserand. Le jeune architecte que s’adjoint Enlart a été formé à l’École régionale des Beaux-Arts d’Angers où il est inscrit de 1905 à 1911, d’abord en tant que peintre-verrier, puis en tant qu’élève architecte attaché au cabinet de René Brot, architecte de la Ville d’Angers. Depuis 1911, Jusserand est admis au Salon des Artistes Français à Paris où il présente ses relevés et reconstitutions de monuments historiques angevins, mais aussi des croquis du vieil Angers. C’est sans doute grâce à ces travaux qu’il est remarqué par Enlart, comme le laisse entendre le Petit Courrier du 25 janvier 1922 : « Le choix qui vient d’être fait par le Haut-Commissariat et l’Académie est particulièrement heureux en raison des connaissances de M. Jusserand sur l’architecture du Moyen Age et des Arts s’y rapportant ». En Syrie, en Palestine et au Liban, Jusserand effectue de nombreux relevés, plans et coupes des châteaux de Tortose (Syrie) et de Byblos (Liban), propédeutiques à un essai de restitution qu’il compte effectuer à son retour en France. Une note récapitulative, visée par Virolleaud à Beyrouth le 22 décembre, fait état de 44 dessins réalisés pour Enlart, dont beaucoup paraîtront dans la publication de l’historien, Les monuments des Croisés dans le royaume de Jérusalem : architecture religieuse et civile (Paris, P. Geuthner, 1925-1928). Ces dessins corrigent à de nombreuses reprises les études antérieures d’Emmanuel-Guillaume Rey (1837-1916) que Jusserand a pu découvrir à la bibliothèque municipale d’Angers, comme en témoigne un carnet de notes où figurent de longues citations de l’Étude sur les monuments de l’architecture militaire des croisés en Syrie et dans l’île de Chypre, parue en 1871, ainsi que la cote de l’ouvrage (H 1203).

 

Cahier de notes de Roger Jusserand, avec indication de la cote de l'ouvrage d'Emmanuel-Guillaume Rey, Étude sur les monuments de l’architecture militaire des croisés en Syrie et dans l’île de Chypre. Archives départementales de Maine-et-Loire, 141 J-1

 

En marge de certaines citations, le jeune architecte a consigné, lors de son séjour sur les lieux, des observations, mises à jour ou rectifications.

 

Cahier de notes de Roger Jusserand. En marge d'une description recopiée dans l'ouvrage de Rey, Jusserand indique au crayon : "Ceci n'existe plus, une maison moderne a été construite depuis à cet emplacement. Le 18 mars 1922".  Archives départementales de Maine-et-Loire, 141 J-1

 

Les dessins de la mission sont exposés au palais Azem de Damas en juin 1922, puis à l’Académie des inscriptions et des belles-lettres où Enlart et Jusserand présentent le rapport de la mission archéologique le 10 novembre 1922. Les dessins et aquarelles de la donation Léveilley, tous signés et datés par Jusserand d’Alep, Jérusalem, Damas ou Beyrouth, font contrepoint à ces relevés scientifiques. L’architecte, qui a suivi les cours de peinture d’Eugène Brunclair aux Beaux-Arts, saisit dans leur richesse pittoresque des lieux bibliques (la Porte dorée), des monuments chrétiens (abside de l’ancienne cathédrale Saint-Jean de Beyrouth) ou musulmans (mosquées ou tombeau), mais aussi des éléments urbains (fontaine, souk), parfois animés de figures locales. Délassement artistique autant que souvenir de la beauté des lieux et de l’heure, ces œuvres ne semblent pas avoir été exposées. On peut y voir un émouvant mémorial de la mission, sans doute à usage privé.

 

 

 

Roger Jusserand, La Porte dorée à Jérusalem. Signé et daté en bas à droite : "Jérusalem / la porte dorée et la / vallée de Josaphat / Roger Jusserand / 13 avril 1922 / mission de Syrie". Bibliothèque municipale d'Angers, Fi 046

 

 

 

Roger Jusserand, Mosquée à Alep. Signé et daté en bas à gauche : "Mission de Syrie / Alep / Mosquée Dschani / Février 1922 / R. Jusserand A[rchitec]te". Bibliothèque municipale d'Angers, Fi 049

 

 

Roger Jusserand, Fontaine à Jérusalem. Signé et daté en bas à droite : "Mission archéologique / de Syrie-Palestine / Jérusalem / Vieille fontaine dans un souk / avril 1922 / R. Jusserand arch." Bibliothèque municipale d'Angers, Fi 044

 

De retour en France, Jusserand est rapidement accaparé par son projet d’association avec l’architecte Félix Ruault, installé rue de l’Esvière, et décline les invitations réitérées d’Enlart à l’accompagner à nouveau en Syrie.

 

 

Le Petit Courrier, 21 février 1923

 

Toutefois, la collaboration avec l’historien de l’art se poursuit par la réalisation de nouveaux dessins de monuments principalement religieux et de reprise des relevés de Charles Brossé, l’architecte qui lui succède en Syrie auprès d’Enlart. Au cours des premiers mois de 1923, Jusserand encourage Enlart à lui confier de nouvelles études archéologiques. Dans une lettre du 4 janvier, il déclare « L’archéologie m’intéresse énormément et je ne veux pas abandonner cette science, pour me sacrifier uniquement aux affaires. Au contraire elle est et reste pour moi un délassement » et envisage même « de passer le concours des Monuments historiques ».

 

 

Roger Jusserand, brouillon d'une lettre envoyée à Camille Enlart, [Angers] 4 janvier 1923. Archives de Maine-et-Loire, 141 J-1

 

Transcription par Roger Jusserand du programme du concours des Beaux-arts de la ville de Paris sur un reçu du photographe G. Neuville, 1923

 

Velléité ou échec, Jusserand ne sera jamais architecte DPLG, encore moins MH. En 1925, il se désigne néanmoins toujours comme « architecte-expert, attaché au service des antiquités et des beaux-arts du haut-commissariat de la République française en Syrie » sur un avis publicitaire de construction de villas à Saint-Jean-de-Monts.

 

 

Le Petit Courrier, 25 octobre 1925

 

Au-delà d’un usage promotionnel, on peut lire dans la persistance à proclamer ce titre un attachement à la mission, parenthèse heureuse précédant le temps des affaires, et dont les œuvres de la donation Léveilley fixent la lumineuse nostalgie.

 

Quelques œuvres enluminées

 

Parmi la donation, figurent quelques chartes et pages enluminées. Une charte du 21 octobre 1483 par laquelle le duc de Milan, Jean Galéas Marie Sforza confirme les privilèges accordés aux chanoines augustins de San Pietro al Po à Crémone par ses prédécesseurs depuis 1412, conserve un magnifique décor enluminé de rinceaux d’arums et de perles dans ses marges. Elle s’ouvre sur une grande lettrine I, initiale du prénom du duc, imitant une plaquette d'orfèvrerie échancrée, ornée en son milieu d'un long écusson d'argent en amande sur lequel se détache un imposant candélabre d'or et de perles autour duquel ondoie en pal la guivre d'azur engloutissant un enfant des armoiries des Visconti ; tandis qu’au centre de la marge inférieure, un médaillon peint aux armes des Sforza encadrées par les initiales du duc de Milan authentifie l’acte comme un sceau en couleurs. Par son luxe ostentatoire, cette charte destinée autant à être montrée qu’à introduire à la recherche des actes antérieurs des ducs en faveur du monastère était comme la clé de voûte de parchemin du chartrier de San Pietro al Po.

 

Charte de Jean Galéas II Marie Sforza confirmant les privilèges, exemptions et immunités des chanoines augustins du monastère San Pietro al Po à Crémone. A Milan, le 21 octobre 1483. Bibliothèque municipale d'Angers, Rés. Ms. 3729

 

La donation comporte également un somptueux feuillet de parchemin enluminé provenant d’un office de l’Assomption de la Vierge issu d’un grand antiphonaire manuscrit de la fin du XVIIe siècle ou du XVIIIe siècle. Alors que le verso est copié en noir, texte et notations musicales du recto sont entièrement écrits en lettres d’or, à l’exception des portées et lettrines peintes à l’encre bleue. Un grand cadre d’acanthes sur fond d’or, rythmé de quatre médaillons, bordent les antiennes. Trois d’entre eux évoquent dans un grâcieux camaïeu bleu des scènes de la Sainte Famille. La vignette supérieure présente un autel majeur tridentin paré pour la fête de l’Assomption. De part et d’autre du tabernacle sommé d’une statue de la Vierge et l’Enfant, sont disposés sur les gradins de l’autel cinq bustes reliquaires (dont celui d’un évêque ou d’un abbé mitré), ainsi qu’un sixième reliquaire en forme d’ange porteur d’une tige ou d’une lance. À l’arrière de l’autel, l’abside de l’église abrite les stalles de bois des chanoines, une tribune d’orgue de chœur se distinguant en surplomb de celles-ci dans l’axe du chevet. Le raffinement de cette page atteste la provenance prestigieuse de ce feuillet réalisé très certainement pour une cathédrale ou une collégiale majeure.

 

Antiennes de l'Assomption : feuillet provenant d'un antiphonaire, 1650-1800. Détail. Bibliothèque municipale d'Angers, Rés. Ms. 3727

 

Antiennes de l'Assomption : feuillet provenant d'un antiphonaire, 1650-1800. Détail. Bibliothèque municipale d'Angers, Rés. Ms. 3727

 

Ces quelques aperçus sur la donation Léveilley sont une invitation à l'étude des pièces exceptionnelles qui la composent et qui chacune prolonge, confirme ou infléchit un axe thématique de la bibliothèque, désormais conservatoire partiel, mais pérenne, de la collection.

 

Sophie Renaudin et Marc-Edouard Gautier

 

 

Exposition sur la donation Léveilley au Musée des Beaux-Arts d'Angers et au Musée Pincé : 6 juillet 2024 - 5 janvier 2025

 

 

 

 

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